La Torture : C’est Quoi?
On parle de torture lorsqu’une personne ayant autorité provoque intentionnellement une douleur ou une souffrance intense dans un but précis. Il peut s’agir d’obtenir des informations ou des «aveux», de punir, d’intimider ou de menacer.
La torture peut être physique (coups, maintien dans une position douloureuse, viol et autres violences sexuelles, par exemple) mais aussi psychologique (privation de sommeil ou humiliation publique, par exemple).
Certains États continuent pourtant de se livrer ouvertement à la torture en dépit de leurs engagements. D’autres trahissent leurs citoyens en maintenant secrètement cette pratique.
Pratique de la torture
La torture est généralement pratiquée à l’abri des regards – dans des geôles policières, des salles d’interrogatoire ou des prisons. C’est pourquoi le meilleur moyen de la prévenir et de faire en sorte que les tortionnaires ne demeurent pas impunis consiste à mettre leurs actes en pleine lumière. En d’autres termes:
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dès le début, les détenus doivent pouvoir consulter un avocat;
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les avocats doivent être présents pendant les interrogatoires;
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des médecins doivent être disponibles pour examiner les détenus;
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les détenus doivent pouvoir entrer en contact avec leurs familles;
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les « aveux » obtenus sous la torture ne doivent jamais pouvoir servir de preuves;
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toute personne soupçonnée d’avoir participé à des actes de torture doit être traduite en justice.
Pourquoi interdire la torture?
La torture
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est une pratique barbare et inhumaine
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est illégale et interdite par le droit international depuis la publication de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en 1948
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gangrène l’état de droit et le système judiciaire
… ET RIEN NE SAURAIT LA JUSTIFIER
En outre, toutes les formes de cruauté et d’humiliation sont illégales.
Depuis plusieurs dizaines d’années, Amnesty International dénonce les gouvernements qui pratiquent la torture. Notre action a été ponctuée de nombreux succès, y compris lorsque les Nations unies se sont prononcées en faveur de la lutte contre la torture dans le monde, il y a 30 ans de cela, en adoptant la Convention contre la torture, texte historique qui ouvrait la voie à une interdiction universelle de la torture. A ce jour, 156 pays ont signé cette convention.
Amnesty International aide les victimes de torture à obtenir justice. Ainsi, Ángel Colón a été remis en liberté en octobre 2014, près de six ans après avoir été torturé et emprisonné à tort au Mexique. Plus de 20 000 sympathisants d’Amnesty International avaient demandé sa libération. Ángel nous a déclaré : «Je voudrais dire à tous ceux qui me montrent leur solidarité et sont contre la torture et la discrimination de ne pas relâcher leur vigilance. Un nouvel horizon se fait jour.»
Les questions qui se posent :
Des actes impunis
La torture est généralement pratiquée dans l’ombre. En réalité, les gouvernements déploient souvent plus d’énergie à nier ou à couvrir des actes de torture qu’à mener des enquêtes approfondies quand des plaintes sont déposées.
De nombreux facteurs expliquent que les tortionnaires ne craignent pas d’être arrêtés, poursuivis ni punis, notamment :
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le manque de volonté politique – en particulier lorsque la torture est pratiquée avec l’aval des autorités ;
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le fait que les enquêtes soient menées par des collègues des tortionnaires
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le fait que les droits humains ne figurent pas au titre des priorités du programme politique.
Quelle qu’en soit la raison, les victimes sont délaissées et la torture se développe.
Pourtant, nous sommes tous protégés par le droit international, qui dispose que les victimes ont le droit de connaître la vérité et d’obtenir justice. Les États doivent faire en sorte que ce droit se concrétise.
Ce que demande Amnesty International
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Il existe une définition claire de la torture, sans équivoque. Le «water-boarding» (simulacre de noyade) en fait partie. La privation de sommeil aussi. On doit cesser de débattre et consacrer notre énergie à lutter contre la torture.
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La cruauté et l’humiliation ne sauraient être tolérées – qu’elles soient qualifiées ou non de torture sur le plan juridique.
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Les États doivent mettre en place des systèmes permettant de conserver la trace des principales étapes de l’arrestation et de l’incarcération afin que les personnes responsables qui agissent de façon illégale ou abusive à n’importe quel moment puissent être poursuivies.
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La torture doit toujours faire l’objet d’une procédure d’enquête adéquate et juste, et les auteurs présumés de tels actes doivent être poursuivis.
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Les responsables politiques doivent affirmer leur volonté et s’engager davantage à faire respecter la loi.
En savoir plus
Qui est menacé ?
Presque toutes les personnes placées en détention risquent d’être torturées – quels que soient leur âge, leur sexe, leur appartenance ethnique et leurs opinions politiques. Mais il est évident que certaines sont plus en danger que d’autres.
Comme dans le cas de toutes les autres atteintes aux droits humains, les personnes pauvres ou appartenant à des catégories victimes de discrimination sont plus exposées et ont moins de moyens de se défendre. Il s’agit, par exemple, des femmes, des enfants, des personnes appartenant à des minorités religieuses ou ethniques et des membres de groupes politiques d’opposition.
À l’abri de la torture
La torture est généralement pratiquée à l’abri des regards – dans des geôles policières, des salles d’interrogatoire ou des prisons. C’est pourquoi le meilleur moyen de la prévenir et de faire en sorte que les tortionnaires ne demeurent pas impunis consiste à mettre leurs actes en pleine lumière. En d’autres termes :
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dès le début, les détenus doivent pouvoir consulter un avocat;
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les avocats doivent être présents pendant les interrogatoires;
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des médecins doivent être disponibles pour examiner les détenus;
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les détenus doivent pouvoir entrer en contact avec leurs familles;
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les « aveux » obtenus sous la torture ne doivent jamais pouvoir servir de preuves;
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toute personne soupçonnée d’avoir participé à des actes de torture doit être traduite en justice.