Chaque jour, des hommes et des femmes agissent pour revendiquer et défendre les droits humains, en particulier des plus vulnérables. Ces défenseurs devraient être encouragés et protégés. Mais leur engagement les expose et parfois, il les met en grave danger. Les défenseurs manquent de protection d’États qui n’hésitent au contraire pas à les attaquer.

 

Pour faire connaître le rôle des défenseurs et leur besoin de protection,  nous avons lancé la campagne mondiale «OSONS LE COURAGE».

 

Cette campagne mondiale – dont le nom rend hommage à celles et ceux qui risquent leur vie pour nos droits, entend faire comprendre leur rôle dans la défense des droits humains. Elle vise aussi à  renforcer leur travail et leur capacité à se protéger,  via des programmes de formation. Et parce que les autorités ont un rôle déterminant à jouer dans leur protection, nous renforçons notre plaidoyer pour que tous les gouvernements protègent efficacement les défenseurs.

 

C’est ensemble que nous défendrons efficacement ceux et celles qui se battent pour nos droits.

OSONS LE COURAGE: QUELQUE CHIFFRES

312

C'est le nombre de défenseurs des droits humains qui ont été tués en 2017 contre 281 en 2016

3500

C’est le nombre de défenseurs des droits humains tués en raison de leur travail pacifique de défense des droits fondamentaux depuis l’adoption de la Déclaration sur les DDH de 1998.

22

pays ont été, en 2016, le théâtre d’homicides visant des personnes qui défendaient pacifiquement les droits humains

Prenez la défense de celles et ceux qui nous défendent tous!

 

DÉFENDEZ LEUR COURAGE

  • CONDAMNATIONS À MORT ET EXÉCUTIONS EN 2020
  • Où est Idris Khattak ?
  • Protégez la défenseure de l’environnement Jani Silva
  • Libérez Khaled Drareni
  • Liberté d'expression
  • Libérez Nassima al Sada
  • RÉFUGIÉS ET DEMANDEURS D'ASILE

LE COURAGE, C’EST AGIR AVEC SON CŒUR

Qui sont les défenseurs des droits humains?

 

Leur combat est aussi varié que le sont les droits humains. Il va de la protection de l’environnement à la défense des droits des minorités – dont le droit à la terre contre des projets de multinationales – en passant par la revendication d’un égal accès aux droits pour les femmes ou les personnes LGBTI…

Ces hommes et ces femmes viennent de tous horizons et de tous les milieux. Ils peuvent être des enseignants, des étudiants, des opposants politiques, des ouvriers, des journalistes, des avocats….

Ils agissent seuls ou en association, en ligne ou dans la rue, selon des modes d’actions variés mais tous ont en commun de ne jamais recourir ou appeler à la violence.

«Ils présentent d’abord celles et ceux qui les défient comme des criminels, des terroristes ou des “agents de l’étranger”

Amnesty International

Ils défendent nos droits, ils sont en danger

Etudiants, responsables locaux, journalistes, avocats, victimes de violations des droits humains ou leurs proches, enseignants, syndicalistes, lanceurs d’alerte, paysans… les défenseurs des droits humains viennent de tous les horizons.

Leur point commun? Revendiquer les droits humains et l’égale dignité de chacun, dénoncer les abus de pouvoir des gouvernements et des entreprises. En première ligne, cela fait d’eux les premières cibles de la répression.

Qu’ils protègent l’environnement, défendent les minorités, s’opposent aux obstacles traditionnels empêchant les femmes et les personnes LGBTI de jouir pleinement de leurs droits, s’élèvent contre des conditions de travail abusives, les personnes qui osent défendre les droits humains sont de plus en plus prises pour cible et les endroits sûrs pour elles disparaissent à une échelle alarmante.

Ces femmes et ces hommes sont confrontés à une déferlante d’actes de harcèlement, de manœuvres d’intimidation, de campagnes de diffamation. Internet est devenu un biais particulièrement pernicieux pour harceler les défenseurs. Selon Alberto Escorcia, défenseur des droits humains mexicains: «S’ils ne vous tuent pas, ils vous pourrissent la vie. Les trolls génèrent un climat de peur constante, qui fait que les gens arrêtent de publier.». D’autres sont victimes de mauvais traitements, de placements en détention illégaux, voire tués. Et tout cela uniquement pour avoir voulu défendre une cause juste.

Les attaques viennent principalement des États, mais de plus en plus elles sont le fait d’entreprises et dans une moindre mesure de groupes religieux ou armés. L’objectif est de réduire les défenseurs au silence, mais aussi de les décrédibiliser, de faire passer leurs combats pour illégitimes ou de les accuser de s’opposer aux valeurs nationales ou morales.

« PROTÉGEONS LES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS »

En 1998, la communauté internationale s’est rassemblée aux Nations unies et a adopté sans vote la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme et la société civile, qui vise à protéger ces derniers et les reconnaît comme des vecteurs de changement jouant un rôle essentiel dans la promotion et la protection des droits humains. En apportant leur soutien à la Déclaration, les gouvernements se sont engagés à aider les défenseurs des droits humains et à veiller à ce qu’ils soient en mesure d’agir sans entraves et sans avoir à craindre des représailles. Pourtant, aujourd’hui, l’esprit comme la lettre de la Déclaration sont ouvertement bafoués.

Nous vivons une époque de peur, de clivages et de politiques de «diabolisation». Dans le monde entier, des discours pernicieux sur le thème «eux contre nous» rejettent sur des groupes entiers de population la responsabilité de problèmes sociaux et politiques.

En dépit de l’assaut mondial contre la contestation pacifique, les défenseurs des droits humains refusent de se soumettre et d’accepter l’injustice. Nous avons un solide esprit de justice et il ne se laissera pas étouffer. Nous avons tous le pouvoir de contester les discours toxiques et de lutter contre l’injustice.

Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de personnes qui se dressent courageusement contre l’injustice.

  • Waleed Abu al Khair
    Waleed Abu al Khair
    En Arabie saoudite, l'avocat et défenseur des droits humains Waleed Abu al Khair a été condamné à 15 ans de prison après avoir été déclaré coupable d'une série d'infractions telles que la «désobéissance au souverain » et la « création d'une organisation non autorisée».
  • Nawal Benaissa
    Nawal Benaissa
    Nawal Benaissa, mère de quatre enfants, consacre sa vie à défendre la liberté et la justice. C’est une militante pacifique, mais les autorités la harcèlent constamment.
  • Edward Snowden
    Edward Snowden
    Edward Snowden risque 30 ans de prison aux États-Unis pour avoir transmis des documents révélant l’étendue de la surveillance de masse illégale. Grâce à son courage, nous connaissons tous la vérité.
  • Narges Mohammadi
    Narges Mohammadi
    Narges Mohammadi a bravé un harcèlement et des manœuvres d’intimidation permanents en Iran et purge actuellement une peine de 22 ans de prison uniquement pour s’être dressée contre la peine de mort et s’être battue pour les droits des autres.
  • Khadija Ismayilova
    Khadija Ismayilova
    Khadija Ismayilova, une journaliste azerbaïdjanaise ouvertement critique envers le gouvernement de son pays, est depuis longtemps la cible d’une campagne de dénigrement. Elle a notamment reçu des captures d’écran d’une vidéo tournée à l’aide de caméras cachées dans son appartement.
  • Máxima Acuña
    Máxima Acuña
    Máxima Acuña, agricultrice du nord du Pérou, a dû faire face à de violentes attaques menées par la police car elle a refusé de quitter les terres où elle vit. Elle a eu le courage de défendre sa communauté et de tenir tête à l’une des plus grandes compagnies minières au monde.
  • Au Myanmar
    Au Myanmar
    Au Myanmar, la militante étudiante Phyoe Phyoe Aung a été rouée de coups par la police et emprisonnée après avoir pris la tête de manifestations pacifiques visant à protester contre une nouvelle loi qui, selon les manifestants, limitait les libertés académiques.
  • Itai Dzamara
    Itai Dzamara
    Itai Dzamara, journaliste et militant en faveur de la démocratie au Zimbabwe, a été enlevé en mars 2015 après avoir appelé à une mobilisation massive contre la détérioration des conditions économiques dans le pays. On ignore tout du sort de cet homme et de l'endroit où il se trouve.

UN ENVIRONNEMENT MONDIAL DE PLUS EN PLUS DANGEREUX !

Les gouvernements de nombreux pays adoptent des lois et des politiques qui rendent le travail des défenseurs des droits humains à la fois plus dangereux et plus difficile. Lois autorisant le recours à la force contre des manifestants pacifiques ou légitimant la surveillance de masse, interdiction de percevoir des fonds provenant de l’étranger, mise en place de conditions strictes pour l’enregistrement d’une organisation… la marge de manœuvre pour la défense des droits humains ne cesse de se réduire.
C’est par exemple le cas des Etats-Unis, du Belarus, de la Chine ou de la Russie mais la répression est mondiale.
Dans le même temps, les défenseurs des droits humains sont désignés toujours plus ouvertement comme des criminels, des indésirables, des « défenseurs de démons ». Ils sont accusés d’être « antinationaux », des « agents de l’étranger », des « terroristes ». Ils sont dépeints comme une menace pour la sécurité, le développement ou les valeurs traditionnelles, justifiant les attaques à leur encontre.
Ils sont en outre confrontés à la fois à un accès réduit à l’information, aux réseaux et aux outils dont ils ont besoin pour faire changer les choses, et à l’absence d’une protection adéquate contre les attaques qu’ils subissent. Les auteurs de ces attaques sont rarement déférés à la justice. La volonté politique de protéger les défenseurs des droits humains en tant qu’éléments essentiels pour bâtir un monde plus sûr et plus juste est faible.